mardi 1 mars 2011

Conflits de gouvernance...

Mesquinerie internationale ou vrai problème ?

Un entrefilet dans une newsletter a attisé ma curiosité : il s'agissait d'un conflit de standard entre l'UIT et l'IETF/ISOC à propos d'un des protocoles importants sur Internet et dans les réseaux : MPLS.

J'ai déjà longuement abordé les raisons pour lesquelles l'IUT ne fait pas partie de la gouvernance Internet et son souhait profond de participer pleinement à toutes les questions concernant le cyberespace.

MPLS pour Multiprotocol Label Switching est un protocole de première importance notamment dans les grands réseaux des opérateurs de télécommunications - et entre opérateurs - car il permet de gérer plus facilement, en ajoutant des labels aux paquets de données, toutes ces interconnexions.

Je n'entrerai pas dans les détails mais ce qu'il faut retenir est l'importance de ce protocole dans les infrastructures de télécommunications et donc..au sein d'Internet.

Comme il se doit, ce protocole peut être associé à un ensemble d'outils de gestion, de contrôle afin de pouvoir gérer les problèmes qui surviennent. Cet ensemble d'outil est appelé un OAM - Opérations, Administrations et Maintenance et il fait l'objet d'un ou plusieurs standard.

Le problème ici vient du fait qu'un groupe de travail de l'IUT a décidé de travailler à son propre OAM, ses propres standards permettant de gérer les réseaux MPLS. Il y a ici, je pense, une forme de légitimité puisque l'IUT réunit également les grands acteurs des télécommunications et que sa "zone" d'action concerne bel et bien les grands réseaux télécoms, indépendamment d'Internet.

Toutefois, et malgré l'existence, a priori, d'un protocole d'accord entre IETF et IUT, le fait qu'il existe deux chemins de standardisation différents n'est pas bon puisque, on le rappellera, c'est le fait que les standards soient ouverts et partagés qui a permis l'Internet.

D'un autre côté, le "domaine réservé" de l'IETF est celui de l'Internet et on peut d'ailleurs bien voir que ce sujet a été déjà traité par les deux organisations témoignant de son caractère incertain en termes de classement.

Rappelons cependant qu'un effort de cohérence avait été réalisé pour permettre une progression vers un but unique et garantir l'unicité du standard. Cet "alarme" lancée par l'ISOC montre donc bien que les acteurs de la gouvernance internet appartiennent à un système mouvant et réactif dont l'équilibre se redéfinit quotidiennement. Par ailleurs, il montre aussi que l'opposition entre les deux organisations n'est pas close et cela ne constitue pas une garantie d'un avenir serein pour l'Internet...(à relativiser toutefois..il y a sans doute bien d'autres soucis plus urgents pour Internet)

Source :

http://isoc.org/wp/newsletter/?p=3295

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